J’exposais à la vue de tous ce
MENSONGE dans lequel je m’étais enfermé.
Tout ça, ne racontait pas l’histoire de qui j’étais vraiment.
Ni des difficultés que je traversais dans ma vie…
Et encore moins de cette tristesse que je ressentais au plus profond de moi.
Cette honte… ce dégoût de moi-même qui me consumait secrètement jour après jour…
La réalité c’était qu’après les échecs á la chaîne sur le plan professionnel et relationnel, j’étais perdu… j’étais seul... j’étais totalement désemparé et au bord du gouffre.
A cette période difficile de ma vie, je vivais seul dans une chambre de bonne en banlieue parisienne, à quelques arrêts de bus au bout de la ligne 13.
Je trouvais refuge dans cette petite chambre mal éclairée et sans cuisine… je rentrais me protéger du monde qui semblait s’abattre sur moi tous les jours…
Je n'étais pas à la rue… c’est vrai... j’avais un toit.
L’hiver je me souviens que je dormais sous plusieurs épaisseurs de couvertures pour ne pas faire exploser ma consommation d’électricité.
Cette précarité, dans laquelle je vivais, n’était que le début de ce que j’allais m’apprêter à subir.
Un beau matin, un jour de novembre, je revenais du travail. J’avais trouvé un poste de gardien de nuit grâce à une boîte d'intérim vers laquelle Pôle Emploi m'avait dirigé…
Je devais absolument passer à la banque pour retirer le maigre salaire que je venais de recevoir. J’avais quelques loyers en retard et j’avais accumulé pas mal de dettes de jeux en essayant de sortir de ma situation misérable.
Sur le retour de la banque, à quelques centaines de mètres de chez moi, je me suis fais accoster par deux personnes… la suite je vous laisses vous l’imaginer…
J’ai fini avec le nez cassé et la mâchoire disloquée… j’avais été suivi depuis la banque sans le remarquer...
Je venais de me faire voler mon seul espoir pour améliorer ma situation…
J’étais perdu.
Le pire c’est que ce n'était pas fini…
À l'hôpital le chirurgien qui s’est occupé de moi m’a expliqué que vu l'état dans lequel était mon nez je devrais certainement me faire opérer après la guérison pour pouvoir respirer à nouveau normalement.
Et cette opération n’était pas couverte par la sécurité sociale.
Plus que jamais, j’étais au fond du trou.
C'était la fin… c’était ma fin…
Suite à cet incident, mon agence d'intérim ne m’a plus donner de travail pendant plusieurs mois...
J’ai dû vendre le peu de chose que j’avais…
J’ai dû annuler la visite que je voulais rendre à ma mère qui, à l’époque, n’allait pas bien non plus…
Et j’ai dû économiser tout ce que j’ai pu pour ne pas finir viré de la chambre dans laquelle je vivais...